Entre terres et eaux : un colloque international à Agde

Entre terres et eaux : un colloque international à Agde

Un colloque international archéologique et historique a pris place à Agde du 19 au 21 octobre, à l’initiative de la Société Préhistorique Française et de l’Association pour la promotion des recherches sur l’âge de Bronze. Dans la série de conférences liées au Site de la Motte au Moulin des Evêques, a eu lieu, le jeudi 19 octobre, une communication de Jean Guilaine ayant pour thème «Launac et le Launacien», à laquelle ont tenu à assister le Maire Gilles D’Ettore ainsi que Christine Antoine, Adjointe en charge du Patrimoine. Le Maire a souhaité la bienvenue aux quelque 120 participants du colloque et a également présenté le conférencier «un spécialiste de la Protohistoire, directeur d’étude, élu d’une chaire intitulée «Civilisation de l’Europe au Néolithique à l’âge du Bronze» et auteur d’une thèse sur l’Age du Bronze. Je suis très heureux de recevoir tous ces spécialistes qui nous font l’honneur de leur présence et qui ont ici un programme chargé dans les jours qui viennent, entre visites de sites et conférences. Je suis impatient d’entendre votre communication sur cette période peu connue du grand public : le Launacien. Je rappelle qu’il s’agit de la période qui se situe juste avant celle du site de la Motte. La Ville d’Agde est passionnée d’histoire. On parle souvent de ses 2 600 ans d’histoire, que la ville date des Grecs, mais peut-être y faudra-t-il ajouter des années et des siècles après votre communication sur le fruit de vos recherches».  

Le Launacien couvre en effet une période de -7 000 à -6 500 ans avant JC. C’est durant cette période qu’une forme de commerce du bronze s’est peu à peu développée en ayant pour cadre une zone côtière comprise entre l’Hérault et l’Aude. Durant cette période se sont constitués des stocks «Launaciens» de bronze, du nom de Launac, site près de Montpellier découvert en 1897 où ont été retrouvés les premiers dépôts. Ils sont de deux ordres. Les stocks des nécropoles, comme ceux du Peyrou à Agde (vases bijoux, fibules,…), ou ceux enterrés à des fins commerciales (objets, lingots bracelets, restes d’outils, vases…). Dans ce dernier domaine, le gisement de Rochelongue (en mer), inventé par André Bouscaras en 1964, reste le plus important avec près de 2 250 objets. Les sites de cache sont nombreux sur notre côte Languedocienne. Ils sont constitués d’objets en productions locales, mais il n’est pas rare de trouver des objets provenant du nord de la Gaulle et des objets italiens voire grecs et étrusques. A l’inverse, des objets locaux se retrouvent en Catalogne, ou en Sicile, comme des haches ou des coupes… La composition de certains lingots de bronze locaux laisse à penser à une relation commerciale avec la Grèce. En conclusion, apparaît une élite locale, «des rabatteurs», qui organisent un commerce, celui du bronze. Elle draine le bronze gaulois vers la côte languedocienne et le revend aux bateaux de passage (dont un aurait coulé à Rochelongue ?), et à l’inverse importe des bronzes étrangers méditerranéens pour cette élite des oppida locales dont les études du Launacien laissent à penser qu’elles habitaient sur le site agathois avant la création de Marseille. Agde aurait donc été créée à nouveau avant Marseille… ?

Entre terres et eaux : un colloque international à Agde

Entre terres et eaux : un colloque international à Agde

Entre terres et eaux : un colloque international à Agde

 

Ainsi, durant près de trois jours, des conférences d’une trentaine de minutes se sont enchaînées sur la thématique des sites littoraux à l’Âge du Bronze, et traitant bien entendu du site immergé de la Motte mais également de sites lagunaires français ou encore d’autres situés en Italie, en Suisse ou en Catalogne.

Une exposition temporaire, intitulée «Site de la Motte, découverte d’habitats lagunaires au fond de l’Hérault» et qui est visible au Musée de l’Éphèbe et d’Archéologie Sous-Marine, est venue compléter visuellement ces conférences. Le vernissage s’est tenu le vendredi 20 octobre au soir en présence du Maire Gilles D’Ettore et de Christine Antoine. L’occasion pour le Maire de saluer le travail de «ces passionnés qui font preuve d’une grande patience dans leur travail afin de nous livrer une histoire au travers de pièces visibles lors de cette belle exposition» et pour les organisateurs Thibault Lachenal et Jean Gascó, ils ont souhaité proposer au public une visite des collections et ont tenu à préciser que «cette exposition n’était qu’un avant-goût des nombreuses découvertes…».

L’exposition est à découvrir au Musée de l’Éphèbe et d’Archéologie Sous-Marine •

Aux jours et heures d’ouverture du Musée. Tarif d’entrée en vigueur

Renseignements 04 67 94 69 60