L’hommage aux morts de la Guerre d’Algérie et du conflit du Maroc et de la Tunisie

L’hommage aux morts de la Guerre d’Algérie  et du conflit du Maroc et de la Tunisie

Comme chaque 5 décembre, la cérémonie d’hommage a pris devant le monument aux morts, par un dépôt de gerbe côté Sud où se trouve la stèle commémorant les morts pour le conflit d’Afrique du Nord.

L’hommage aux morts de la Guerre d’Algérie  et du conflit du Maroc et de la Tunisie

Etaient présents nombre de personnalités parmi lesquelles le Maire d’Agde Gilles D’Ettore, Sébastien Frey, Premier Adjoint et Conseiller Départemental, Robert Craba, Adjoint au Maire délégué aux Associations Patriotiques et Président de l’Amicale des Français d’Afrique du Nord, Charlotte Nouet, Commissaire de Police d’Agde, Nicolas Amouret, vice-Président de l’Union Nationale des Combattants section Agde, ainsi que des représentants des organisations patriotiques et des porte-drapeaux.

Après les dépôts de gerbes, suivis de la Marseillaise, Robert Craba a pris la parole pour évoquer les terribles conséquences et actes de cette guerre dont «nous savons qu’elle ne s’arrêta pas le jour du cessez le feu, mais qu’elle se poursuivit, avec combien de douleurs et parfois, d’horreur. La guerre d’Algérie, fut une guerre terrible. Elle a eu ses morts civils et militaires (…), elle a eu ses blessés, elle a causé d’immenses souffrances, elle a laissé dans nos mémoires des cicatrices profondes. Ces Français d’Algérie : les pieds-noirs, qui ont donné le meilleur d’eux même, ils ont soigné, ils ont éduqué, ils ont cultivé la terre, ils ont construit et modelé l’Algérie contemporaine. Non, l’immense majorité d’entre eux n’étaient pas des colons arrogants, c’était des braves gens. Ils durent tout quitter : les paysages qui les avaient vus grandir, les maisons qu’ils avaient construites, tout ce qu’ils aimaient et dont ils seraient désormais privés.  Nous pensons aussi, avec émotion à leur famille, à leurs proches. Nous leur devons respect et reconnaissance».

Nicolas Armouet a mis en balance dans son allocution, par de petites touches évocatrices, la vie constructive des Français d’Algérie face à  l’horreur des massacres perpétrés : «ils étaient des instituteurs», « il a été abattu parce qu’il apportait la paix, l’instruction et la prospérité dans les villages», mais aussi l’attachement à la France pour ces gens de toutes origines sur ce sol : «Walter», «Jean-Claude», «Pierre», «Ahmed» ou encore «Ali, né de l’amour d’une Algérienne et d’un Européen, tué à 7 ans parce qu’il était le fils d’un étranger. Saluons le sacrifice de ces femmes, de ces hommes et de ces enfants au destin brisé».

Le Maire d’Agde Gilles D’Ettore a ensuite pris la parole, soulignant pour sa part que «cette cérémonie du 5 décembre vient rappeler que les combats ont officiellement pris fin à cette date. Cette cérémonie nous rappelle aussi à quel point nos frères pieds-noirs et harkis ont souffert après cette date. Ils ont dû être arrachés à leur terre natale alors qu’ils avaient fait une œuvre civilisatrice de plus de 130 années en Algérie. Je suis là pour leur rappeler toute la solidarité de notre Ville d’Agde qui est très fière et heureuse de les avoir accueilli et aujourd'hui de les compter parmi nous comme des âmes bienfaitrices pour notre cité. Ce que dit Robert Craba, mon ami, et Président de l'amicale des Français d’Afrique du Nord, est tout à fait vrai. Les Français ont amené la civilisation. Ils ont permis à tout un peuple de franchir les étapes pour construire des ponts, des écoles, drainer des marécages, faire en sorte que les terres soient cultivables… N'oublions pas qu'aujourd'hui ce pays est totalement fermé à toute visite d’étranger. N’oublions pas, non plus, que la France a depuis accueilli beaucoup d'Algériens et que certains aujourd’hui se prêtent à des activités plus que déplorables.  Cessons de nous battre la coulpe, soyons fiers de notre histoire.  N'oublions pas que tous ces pieds-noirs étaient avant tout des gens de condition modeste qui étaient partis là-bas, qui ont vu plusieurs générations, les unes derrière les autres transmettre les valeurs de République. Ces pieds-noirs ont combattu aux côtés de leurs frères dans les deux guerres mondiales 14-18 et 39-45. Voilà le message que nous devons aujourd'hui dire à notre jeunesse ; un message positif de fraternité parce que les pieds-noirs ont vécu en fraternité avec les Algériens. C’est une vérité importante à dire à nos jeunes. Nous sommes là également pour rendre hommage aux morts durant ce conflit, à ceux qui ont fait un service militaire long et qui en ont payé le prix fort. Nous avons une pensée émue pour eux».