C’est quelques heures avant les terribles évènements qui se sont déroulés sur la Promenade des Anglais, à Nice, que le Maire d’Agde Gilles D’Ettore, accompagné d’une grande partie de son Conseil Municipal, avait réuni, en cette fin de matinée du 14 juillet, les représentants des associations patriotiques et des corps constitués agathois sur la place du 18 Juin afin de célébrer la Fête Nationale.
Après le traditionnel dépôt de gerbe, le premier magistrat a pris la parole pour souligner que «le 14 juillet, c’est tout à la fois la fête de la France, la fête de la Nation et celle de la République. L’histoire de notre pays a un sens. Née de la volonté de l’État de rassembler tous les peuples de France pour n’en faire plus qu’un, la Nation s’est forgée des valeurs, s’est dotée de principes fondamentaux et, au final, a fait émerger un projet de civilisation que chacun a su faire sien.
Renan disait de la Nation qu’elle est un rêve d’avenir partagé. Ce rêve, nous avons su le partager quand, par deux fois en 1914, nous avons du combattre pour conserver notre indépendance et donc notre liberté de poursuivre notre rêve commun. Ce rêve, nous avons su le partager quand, après les deux guerres, nous nous sommes mobilisés pour reconstruire notre pays. Ce rêve, nous su le faire partager en défendant, comme le Général de Gaulle le fit sans relâche, le droit des peuples à disposer d’eux mêmes. Et tant pis si certains le firent avec un succès pour le moins mesuré, nous avons prôné à tous cette liberté qui est au cœur de notre identité.
Mais ce rêve d’avenir, aujourd’hui, est de moins en moins partagé. Certains dans notre pays font d’autres rêves qui constituent pour l’immense majorité d’entre nous un véritable cauchemar et surtout, une négation absolue de ce que l’on est.
Ce cauchemar a pour objectifs de détruire la liberté de penser, la liberté de croire ou de ne pas croire, l’égalité entre les Français et particulièrement celle entre les hommes et les femmes si chèrement acquise, et enfin la fraternité qui unit tous les Français dans un même sentiment d’appartenance.
Aujourd’hui, les Français ont parfois l’impression que la France leur échappe, qu’elle ressemble de moins en moins à ce que disait d’elle Charles Trenet quand il chantait «Douce France, cher pays de mon enfance».
La France n’a jamais été aussi divisée qu’elle ne l’est aujourd’hui et elle l’est à un moment où elle vit une agression sournoise dont il serait irresponsable de ne pas mesurer l’ampleur. La France n’est plus dirigée mais cela, les Français l’ont compris depuis longtemps. Le gouvernement a pris pour fâcheuse habitude de défaire l’après-midi ce qu’il a décidé le matin même. Il a édicté l’état d’urgence c’est-à-dire, en principe, l’affirmation de l’ordre républicain et depuis, nous vivons dans un chaos permanent où des policiers sont sans cesse pris pour cible gratuitement alors qu’ils sont les garants de nos libertés. Et bien entendu, régulièrement, nous assistons presque impuissants à des agressions terroristes commises par des individus souvent fichés, contre lesquels on ne prend pas les mesures adéquates. Certes rien n’est simple. Pourtant, est-ce que tout est fait aujourd’hui pour faire face à l’agression ? Je n’oublierai pas de saluer les forces de sécurité qui agissent au quotidien pour assurer notre protection. Et nous pensons particulièrement à Jean-Baptiste Salvaing et à sa compagne, Jessica Schneider, inhumés à Montagnac non loin d’ici, si cruellement assassinés par un sauvage.
Tant d’événements qui nous meurtrissent et à chaque fois, nous n’entendons que les droits de l’hommiste de tous poils qui hurlent à la dictature dès que des mesures de bon sens sont préconisées, avec pourtant toutes les circonvolutions possibles.
La République doit pouvoir se défendre, sinon elle sera anéantie et il sera trop tard pour pleurer la perte de notre rêve d’avenir partagé. Dans quelques mois, la France aura à se désigner un nouveau chef, un vrai, capable de rassembler les Français, de décider les mesures courageuses dont nous avons collectivement besoin, et surtout de relever le défi de notre avenir. L’homme qui sera élu aura à soigner notre République malade, à traduire dans les actes son caractère indivisible et à être sans faiblesse face à ceux qui visent à l’anéantir, et surtout à remettre la laïcité au cœur de nos priorités.
J’ai confiance en notre capacité à nous relever. J’ai l’espoir que le 14 juillet prochain, nous aurons tourné la page du renoncement pour que renaisse l’espérance d’un avenir partagé et que notre rêve républicain se poursuive dans le respect des valeurs fondamentales. Vive la République, vive la France».
Ensuite, le cortège s’est dirigé au son de la fanfare vers la salle des Fêtes, où le Maire d’Agde, en compagnie de Sébastien Frey, Premier Adjoint et Conseiller Départemental, de Jérôme Bonnafoux, Adjoint en charge de la Sécurité, de Robert Craba, Adjoint chargé des Associations Patriotiques et de Rémy Glomot, Conseiller Municipal délégué à la Mobilité, à l’Accessibilité, à l’Entretien des bâtiments, aux Plages et au Développement Durable, a remis un nouveau drapeau à l’Amicale des Sapeurs Pompiers d’Agde, en présence du Capitaine et Chef de Corps Eric Castillon.
Une Marseillaise entonnée par toute l’assemblée présente a conclu cette cérémonie placée sous le signe des valeurs républicaines.