Les dates clés

L’époque grecque

Des échanges se sont développés jusqu’au jour où l’installation des Grecs, d’abord limitée à un comptoir, s’est transformée en ville organisée. La ville a son port fluvial et ses remparts, son temple peut-être, ses rues à angle droit. Les Grecs d’Agde commercent avec Marseille et avec Ampurias en Espagne.
La statue de l’Ephèbe, trouvée dans le fleuve Hérault en 1964 et qui représente Alexandre le Grand, est devenue l’emblème de la commune.

Fin IVème - début Vème siècle

Les invasions barbares : les Wisigoths occupent Agde à la fin du Vème siècle. Les Agathois sont certainement déjà convertis au christianisme. L’église Saint-André, au début du VIème siècle, existe hors les murs, en campagne. Convertis ou tolérants, les Wisigoths autorisent le Concile de 506 à Agde. L’évêque de la ville, Sophrone, y participe avec une trentaine d’autres prélats.

VIIème siècle - début du VIIIème siècle

Période agitée due aux guerres et aux invasions. Les Musulmans, souvent appelés Sarrazins, occupent un temps l’Aquitaine et le Languedoc.
La ville d’Agde est détruite une première fois au début du VIIIème par Charles Martel lorsqu’il la reprend aux Arabes. Au milieu de ce siècle, Agde devient territoire du royaume franc.

Du IXème au XIIème siècle

A la fin du XIIème siècle, l’évêque d’Agde rachète les emprunts du vicomte d’Agde et devient seigneur du comté d’Agde. Les évêques resteront chefs temporels et spirituels d’Agde et du diocèse jusqu’à la Révolution.

Fin du XIIème siècle

La cathédrale Saint-Etienne est terminée ; elle fait partie des remparts de la ville (son donjon ne sera ajouté qu’au XIVème siècle).

XIIIème siècle

Agde subit les conséquences de la guerre désastreuse entre la France et l’Aragon : en 1286, Roger de Loria, au service de Pierre III d’Aragon, pille la ville, incendie les principaux bâtiments et tue des hommes adultes. Il faut alors reconstruire.

XIVème siècle

Entre 1348 et 1372, Agde connaît la Peste, les conséquences de la guerre de Cent Ans et les pillages des Routiers. Il y a aussi, un épisode moins connu, la guerre juridico-économique avec Aigues-Mortes. Les deux ports se disputent le commerce du Languedoc. Louis IX (plus connu sous le nom de Saint-Louis) a accordé à la fin du siècle précédent des privilèges à Aigues-Mortes, qui ont permis à ce port de supplanter les autres. En 1423, Charles VII prend un arrêt en faveur d’Agde et de la liberté du commerce. Il faut dire que le trafic d’Aigues-Mortes décline de plus en plus : le chenal reliant le port à la mer est ensablé par les alluvions du Rhône.

XVIème siècle

Agde est attaquée deux fois par les Protestants au cours des guerres de religion.
Connétable de France depuis 1593, Henri II de Montmorency, qui apprécie de venir à Agde, fait construire l’église de Notre-Dame du Grau et la chapelle de l’Agenouillade. Les premiers tournois de joutes connus à Agde sont faits en son honneur en 1601.

XVIIème siècle

De 1586 à 1610 : le Fort Brescou est construit sur un îlot rocheux au large de ce qui est aujourd'hui le Cap d’Agde afin de surveiller l’entrée du port. Démoli sur ordre de Louis XIII en 1632, il est reconstruit puis agrandi en 1680 et devient alors prison d’Etat.
Le Cardinal Richelieu engage la construction d’un môle destiné à relier la côte à Brescou. Mais sa mort, le 4 décembre 1642, retarde les travaux qui seront finalement abandonnés en 1651.

Au début du XVIIème siècle, un Agathois, Claude Terrisse, né en 1598, s’illustre comme marin et surtout comme bienfaiteur de sa ville. Navigateur renommé dès 1660, il devient armateur de plusieurs navires et Corsaire du Roi. Nommé plusieurs fois Premier Consul de la ville, il lègue, à sa mort en 1673, sa fortune aux pauvres et décide la création d’une charité.

Vers 1688, l’Agathois Charles Dellon publie "La relation de l’Inquisition de Goa", ouvrage sur la répression religieuse qu’apportèrent autrefois en Asie les Européens. Ces textes inspirèrent les philosophes du Siècle des Lumières : Montesquieu, Lesage, le Marquis d’Argens, d’Alembert... et même Voltaire dans "Candide".

XVIIIème siècle

Les Agathois trouvent du travail comme mousses, marins et capitaines ; ils font du cabotage en Méditerranée, entre l’Espagne, l’Italie et l’Afrique du Nord.
Aux XVIIIème et XVIIIème siècles, la construction navale devient une activité importante.
Le trafic du port décline après les années 1860-1870 car le tonnage des navires augmente ; les bâtiments à vapeur délaissent alors Agde pour Sète.
La vigne se développe au XVIIIème siècle.
Monseigneur de Saint-Simon sera le dernier évêque d’Agde. Il dirige le diocèse et la ville de 1759 à 1790. Jusqu’à la Révolution, il maintiendra les droits et les prérogatives des évêques, seigneurs et comtes d’Agde.
A la Révolution, Agde perd son évêché.

XIXème siècle

La ligne de chemin de fer Sète-Béziers passe par Agde en 1841.
Les activités traditionnelles ont repris, les marins et capitaines agathois sillonnent de nouveau les mers du globe, s’engageant dans les compagnies marseillaises lorsqu’ils ne trouvent pas de travail sur place.

XXème siècle

Les difficultés en ce début du XXème siècle sont surtout économiques et viticoles.
Pendant la première Guerre Mondiale, les Agathois combattent et se montrent courageux autant sur terre que sur mer. Dans l’entre-deux guerres, le socialiste Jean Félix est Maire d’Agde sans interruption.
A partir du 13 novembre 1942, Agde est occupée par les Allemands qui fortifient la côte pour résister à un éventuel débarquement allié.

Entre septembre 1940 et novembre 1942, le camp d’Agde, érigé à l’emplacement de l’actuel collège René Cassin, est utilisé par le gouvernement de Vichy pour enfermer des familles juives fuyant les pays envahis par les Nazis. Plus "chanceux" sont les réfugiés juifs assignés à résidence en ville. Au Camp, pourtant, une histoire se termina en tragédie : celle de 44 enfants d’Izieu (certains sauvés du camp d’Agde) raflés le 6 avril 1944 puis tués par les Nazis à Auschwitz parce qu’ils étaient Juifs. Pour autant, les Agathois furent nombreux à résister à l’ennemi, certains se rebellant ou se distinguant au sein des différents mouvements de la Résistance, comme Claude Vigné, Louis Bages, André Veygalier, André Chassefière, Jean Roger ou encore Daniel Richaud. La ville compte également huit "Justes parmi les Nations", titre décerné par l’institut Yad Vashem à des personnes ayant sauvé des Juifs au péril de leur vie. Leurs noms : Achille Bautes, M. et Mme Joseph Joly, M. et Mme Paul Carausse et leurs enfants Louis et Nicole, Jean Pallarès.

Le 20 août 1944, les Allemands quittent la ville.

Jusqu’aux années 1950-1960, Agde vivra de l’agriculture, de la pêche et d’un tourisme balnéaire familial sur la station du Grau d’Agde.
Après 1960, la Mission Interministérielle d’aménagement du territoire, présidée par Pierre Racine, choisit de développer à Agde l’une des unités touristiques du Languedoc-Roussillon : la station du Cap d’Agde. L’architecte en sera Jean Le Couteur. Aujourd’hui, celle-ci est devenue, en termes de nuitées, la première station touristique d’Europe et accueille chaque été jusqu’à 300 000 personnes au plus fort de la saison. Une station devenue CAPitale, qui a notamment accueilli, le 16 juin 1993, le Président de la République François Mitterrand, pour l’ouverture des Jeux Méditerranéens, et qui continue, aujourd'hui encore, à se moderniser et à assurer la montée en gamme de ses équipements et infrastructures, afin de rester compétitive et novatrice.