
La ville d’Agde a 2600 ans d’histoire et un patrimoine conséquent qu’il faut entretenir. Parmi les statues qui en font partie, Marianne, symbole de la République cher au cœur de tous les Français, et dont la version locale l’est plus encore au cœur des Agathois depuis qu’elle siège à nouveau (cela fait maintenant 20 ans) en haut de la Promenade.
Son histoire est singulière. Erigée à l’origine en 1909, détruite par les Allemands en 1943 - d’où l’attachement des Agathois à cet emblème - puis refondue à l’identique et installée à nouveau en 1985 en haut de la Place du 18 Juin, suite à une souscription publique, elle est le symbole de l’attachement des Agathois aux valeurs de notre Nation. À 20 ans, elle s’offre son tout premier lifting. La pollution et l’air salin, comme les déjections des oiseux, ont en effet fait leur œuvre sur le bronze dont elle est constituée. De fait, une croûte de calcaire en a diminué la lisibilité et la patine de faible épaisseur ne la protégeait plus correctement. Des traînées d’oxydation vert de gris en atténuaient également les traits.
C’est Frédérique Nicot, une spécialiste des bronzes issue de “Moïra Conservation”, laboratoire de restauration d’œuvres d’art, et travaillant souvent en collaboration avec les musées d’Agde, qui a endossé pour l’occasion le rôle de chirurgien esthétique. Son travail, qu’elle a évoqué avec le public à l’occasion des Journées Européennes du Patrimoine, en septembre dernier, consiste à réaliser un hydrogommage, c’est-à-dire un sablage léger sur la totalité de la statue, opération nécessitant trois semaines et destinée à refaire une patine, afin que de protéger la statue des agressions extérieures. Dans un second temps, la restauratrice va appliquer une cire “microcristalline” et pour finir le travail, un lustrage sera nécessaire afin de donner au métal un aspect imperméable et surtout assurer la protection qui lui fait actuellement défaut. Un travail méticuleux, réalisé avec soin, ainsi qu’a pu en juger Christine Antoine, Adjointe en charge du Patrimoine, lors de sa venue sur le site.
L’étanchéité du bassin sur lequel repose Marianne sera également reprise. Elle pourra dès lors rejoindre la collection des œuvres publiques protégées de la Ville, et affronter à nouveau le temps.