AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE

AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE

Réunion de présentation autour du PLU, Plan Local d’Urbanisme et du projet de l’AVAP, Aire de Mise en Valeur de l’Architecture et du Patrimoine

Après une présentation aux Personnes Publiques Associées, c’était au tour des Agathois de découvrir, lundi 8 juin, en salle des Fêtes, les projets du PLU (Plan Local d’Urbanisme) et de l’AVAP (Aire de Mise en Valeur de l’Architecture et du Patrimoine) de la Ville d’Agde. Comme l’a précisé en préambule le Maire, Gilles D’Ettore, accompagné pour l’occasion de ses Adjoints Sébastien Frey et Gérard Millat et du Directeur Général des Services de la Ville, Christophe Bourdel, “le PLU va remplacer le Plan d’Occupation des Sols actuellement en vigueur” sur la commune dans le “respect des nouvelles lois “Solidarité et Renouvellement Urbain” de 2000, “Engagement national pour l’Environnement” de 2010 et “Accès au logement et Urbanisme rénové” de 2014, tout en nous permettant de réaffirmer nos idées et nos choix pour les 15 années à venir”.

Un “projet de territoire”, qui leur a ensuite été présenté dans le détail par Flore Pasquet, responsable de la Direction de l’Aménagement Durable de la Ville d’Agde. Ainsi que cette dernière l’a rappelé pour commencer, c’est “dans un souci de cohérence, et du fait qu’il traduise tous deux un projet de territoire commun (que) le Conseil Municipal d’Agde, réuni le 28 septembre 2008, a lancé parallèlement les procédures de révision générale du Plan d’Occupation des Sols en PLU et de la ZPPAUP qui deviendra AVAP suite à la délibération du Conseil Municipal du 20 février 2013.
Depuis 2008, ce projet s’est adapté aux évolutions de la ville mais également aux changements législatifs et réglementaires. L’un des plus significatifs est l’approbation par le Préfet du nouveau Plan de Prévention du Risque Inondation (PPRI) qui intègre le risque de submersion marine identifiant de nouveaux secteurs du territoire exposés à ce risque.
Le projet de PLU, qui développe donc les ambitions de la Municipalité sur son territoire pour les 15 prochaines années, se décline en 4 axes :
• un accueil de nouvelles populations mesuré
• 4 grands projets structurants
• la défense du patrimoine agathois
• enfin, la lutte contre la cabanisation”.
Tour à tour, ces quatre axes devaient ensuite être développés, schémas et illustrations à l’appui.
Un accueil de nouvelles populations mesuré
Avec un objectif, celui de ne pas dépasser 30 000 habitants permanents, ce premier axe vise, sur le quartier d’“Agde Ville” à “homogénéiser la réglementation existante sans la bouleverser” avec le parti pris d’une “urbanité décroissante” depuis le centre historique jusqu’aux faubourgs, c’est-à-dire d’une densité de population allant en diminuant du centre vers sa proche périphérie, avec “un abaissement des hauteurs dans les quartiers pavillonnaires”.
Sur le Grau d’Agde, “le premier objectif est de mettre en cohérence les périmètres de l’AVAP avec le zonage du PLU dans la perspective de redessiner le Front de Mer. Le second est de limiter la densification afin de préserver la typologie paysagère du littoral agathois. Cette ambition est d’autant plus importante que les dernières évolutions législatives ont supprimé le COS et la règle de taille minimale de parcelle, ce qui induit un risque de sur-densification en raison de l’attractivité du secteur. Afin de limiter ce risque, le projet de PLU prévoit sur la zone du Grau d’Agde une hauteur limitée à R+1, des règles de prospects stricts, un cœfficient d’emprise au sol faible de 0,2 et le maintien de 50 % de la surface libre en espace végétalisé. Enfin, sur le Cap d’Agde, “la volonté est de maintenir les règles traduisant le projet de Jean Le Couteur (architecte et urbaniste ayant imaginé la station) et le règle- ment des anciennes ZAC. Seule exception : les quartiers pavillonnaires contemporains de Saint-Martin, qui ont été rattachés à la typologie pavillonnaire du Grau d’Agde et les deux projets structurants de l’entrée du Cap et de l’Île des Loisirs”.
4 grands projets structurants
Déjà évoqués par le Maire Gilles D’Ettore lors de la réunion de présentation de son projet “Agde, ambition 2020”, qui s’était tenue le 14 mars 2013 au Palais des Congrès, ces quatre “projets structurants” ont été affinés, dans le cadre du PLU et de l’AVAP. Ils concernent Malfato, l’Île des Loisirs, la future entrée du Cap d’Agde et le quartier de la Méditerranéenne.
S’agissant de Malfato, la volonté de la Ville est d’y créer “un nouveau quartier à vocation résidentielle d’environ 850 logements, comprenant 35 % d’habitats touristiques et 550 logements permanents. Sur ces 550 logements, 30 % seront des logements sociaux afin de répondre aux obligations de la loi SRU (ce qui limite le pourcentage de logements sociaux à 20 % sur l’ensemble du quartier). Cet aménagement se fera au travers d’une orientation d’aménagement d’ensemble, identifiant plusieurs macrolots avec une densité progressive au fur et à mesure que l’on se rapproche du Cap d’Agde”. Ce futur quartier sera bordé par les axes déjà existants de Rochelongue et de Notre-Dame à Saint-Martin, axes qui seront requalibrés.
Concernant l’Île des Loisirs, le projet vise à requalifier ce lieu emblématique de la station en y “redéfinissant différents espaces” et en y “implantant des équipements publics structurants. Les liaisons entre les activités et l’intégration paysagère seront particulièrement soignées avec notamment la “réalisation d’un parc intergénérationnel sur l’ancienne friche des Jeux Méditerranéens”. Quant aux boîtes de nuit, elles seront “couvertes” afin de réduire les nuisances sonores pour les riverains, l’Île ayant vocation à tendre vers des activités plus diurnes et familiales.
Mais le projet le plus signifiant pour le Cap d’Agde est celui de “la création d’une nouvelle entrée de station, en relation directe avec le Centre-Port via un grand mail piétonnier et paysager, dans le respect des principes de Jean Le Couteur.” Ce troisième grand projet vise aussi à “relier les quartiers nord, jusqu’ici isolés, au centre de la station par des liaisons douces et sécurisées”. Ce sera enfin l’occasion de “reconfigurer les zones de stationnement” et surtout d’“aménager un équipement structurant dédié aux jeux et aux loisirs” (création d’une nouvelle salle de spectacle de près de 900 places, installation du Casino...) ainsi que 285 logements touristiques répondant aux attentes des clientèles touristiques.
Dernier de ces grands projets, celui du quartier de la Méditerranéenne. Là, “l’objectif est d’impulser une nouvelle dynamique pour le Cœur de Ville par la reconquête de cette friche industrielle, le développement du port fluvial et le réaménagement du pôle multimodal de la gare. La mixité fonctionnelle et la qualité paysagère des aménagements permettront de mettre en valeur l’exceptionnelle qualité patrimoniale des lieux (Canal du Midi, château Laurens, Hôtel Riquet, Moulin des Evêques, centre historique) et d’“irriguer” le Cœur de Ville grâce à la dynamique économique ainsi créée”.
La défense du patrimoine agathois
En parallèle du Plan Local d’Urbanisme, la Ville d’Agde a élaboré un projet d’AVAP, dont “l’objectif est de préserver le patrimoine agathois, qu’il soit urbain - par exemple les éléments architecturaux du centre ancien ou du Grau d’Agde - ou bien paysager - comme les berges de l’Hérault ou le volcan”.
Par secteur, l’AVAP fixe des règles pour l’existant : bâti et non bâti, ainsi que pour les constructions à venir. Ainsi “sur le secteur du centre ancien, la volonté communale est de maintenir la trame urbaine, vestige historique du passé agathois, et l’homogénéité des constructions, en encadrant par exemple les hauteurs, l’aména- gement des terrasses en toiture, le maintien des alignements bâtis, la préservation de détails architecturaux patrimoniaux... Au Grau d’Agde, l’objectif est de préserver la typologie urbaine du quartier, par exemple en réglementant les clôtures, la végétalisation des espaces libres et les gabarits d’immeubles. Enfin, dans les secteurs paysagers, l’enjeu est de préserver les boisements, de maintenir la perméabilité des sols ou encore la cohérence bâti des domaines agricoles”.
La lutte contre la cabanisation
Dernier axe évoqué durant la réunion, “la lutte contre la cabanisation”. “Avec la Loi ALUR et la suppression de la taille minimale de parcelle nécessaire pour bâtir, les terrains constructibles seront plus facilement valorisables. Ainsi sur le secteur littoral, la Ville estime que 273 lots deviendront constructibles par rapport à l’actuel POS. Cette évolution réglementaire est un outil de lutte contre la cabanisation. A cette fin, l’action communale se concentre sur cinq projets :
• Un projet d’aménagement du secteur littoral particulièrement ambitieux et intégré au tissu local, qui a pour objectif d’assainir la zone - environ 50 parcelles étant bâ- ties avec de l’habitat indigne - grâce à une urbanisation en deux temps, séparée par une zone naturelle. Ce projet créerait environ 60 logements touristiques. Pour autant, à ce jour, pour des raisons de compatibilité avec le Schéma de Cohérence Territoriale (SCOT), ce projet ne peut malheureusement pas être intégré au PLU. Il le sera après la révision du SCOT.
• Un projet de réorganisation du secteur de Batipaume s’articulant autour d’une nouvelle urbanisation du secteur avec un projet d’hôtel à l’est, une nouvelle entrée au niveau du chemin Raymond Fages et l’implantation du cimetière à l’ouest.
• Le secteur de la Planèze, qui sera valorisé comme la “coulée verte” du cœur de la commune avec un aménagement de voies douces et l’implantation d’activités de loisirs intégrées au paysage comme, par exemple, un centre équestre”.
• L’entrée de la route de Guiraudette, qui sera aménagée afin de permettre l’ins- tallation de 7 500 m2 de surface de plancher d’activités commerciales et d’hôtellerie. De fortes prescriptions architecturales sur l’intégration paysagère sont fixées afin de structurer une entrée de ville qualitative et sachant s’articuler avec le secteur de la Planèze.
• Enfin, le secteur de la Prunette, qui sera aménagé afin de permettre la réalisation d’un hébergement touristique intégré à l’environnement. Là aussi, de fortes pres- criptions écologiques et paysagères devront être respectées”.
La réunion s’est achevée sur une série de questions-réponses qui ont permis aux personnes présentes d’affiner certains des points abordés.