Exposition “Et Grégogna créa” oeuvres choisies

 

L’exposition estivale proposée autour de l’oeuvre de René-François Grégogna sur l’Espace Molière et à la Maison des Savoirs joue les prolongations cet automne à la médiathèque. L’occasion de (re)découvrir les créations de cet artiste prolifique qui, “pendant plus d’un demi-siècle, aura exploré différentes techniques et supports, créant un univers artistique personnel et original à travers peintures, dessins, sculptures mais aussi estampes, tissages-tapisseries, affiches et bien d’autres pièces réalisées selon des méthodes composites propres à son inventivité et à son imaginaire.
Les oeuvres de Grégogna les plus connues du grand public sont celles élaborées à partir de la fin des années 70. Elles anticipent et participent de façon exemplaire à la Figuration Libre, mouvement de la décennie suivante. à ce titre, il est paradoxal que l’une des réalisations les plus emblématiques de Grégogna, à savoir son intervention picturale en 1978 sur la digue Sète - Frontignan, soit aujourd’hui perdue puisque l’ouvrage a été détruit en 1986, emportant avec lui le manifeste esthétique monumental de l’artiste.
Mais n’évoquer l’oeuvre de Grégogna qu’à travers cette période de “brutalité” formelle et chromatique, qui lui assura certes la reconnaissance publique, ne saurait lui rendre justice que très partiellement. En effet, la critique n’y a vu souvent que l’expression d’une forme d’art brut, instinctif, sans percevoir le long travail d’élaboration mené sur la forme, la couleur et le volume depuis les années 50. Car, contrairement à l’idée répandue, Grégogna n’a jamais cessé d’explorer les expressions artistiques de son temps, voire l’art des maîtres anciens, allant du figuratif classicisant à la pure abstraction.

 

Si la présente exposition ne prétend rien apprendre à ceux qui ont connu et approché Grégogna, elle révèlera en revanche au grand public une part plus confidentielle de son travail, qui mérite dorénavant d’être mieux connue et reconnue.
Pour évoquer la décennie qui s’ouvre à partir de 1960, le choix de l’exposition s’est porté essentiellement sur une sélection de dessins en noir en blanc. Ils dérivent de l’Op’art (art optique) et de l’Art cinétique, mouvements d’avant-gardes de ces années là. Les dessins sont composés à partir de lignes disposées de façon parallèle, oblique et perpendiculaire, tel un tissage, créant des effets visuels surprenants.
Dans cette multitude de traits sont insérés parfois des éléments du réel : bateaux, architectures, silhouettes humaines ; d’autres dessins sont élaborés à partir de points, de courbes et contre courbes plus ou moins denses, donnant à l’ensemble un caractère “organique”, parfois cosmique, dans lequel le regard se perd. L’ensemble des feuilles évoquent certaines des oeuvres en noir et blanc de Victor Vasarely.
Pour autant, l’oeuvre de Grégogna n’exclut pas les supports “traditionnels” et trouve un aboutissement éclatant en 2003 lors de la publication à Pézenas du recueil “Et Dieu créa...”, livre consultable durant cette exposition à la médiathèque. Composé à partir de ses belles encres de chine, l’ouvrage rejoint magistralement l’imaginaire et la subversion de Jean Dubuffet.
Au terme de ce petit panorama artistique, souhaitons que puisse se réaffirmer à travers de nouvelles approches la place de l’artiste et de son oeuvre dans l’histoire des arts plastiques de la seconde moitié
du XXème siècle”
Laurent Félix Chargé du Patrimoine à la Communauté d’agglomération hérault méditerranée

 

Expo "Et Dieu Créa" Grégogna

Expo "Et Dieu Créa" Grégogna

 


Lieu
MÉDIATHÈQUE
PLACE DU JEU DE BALLON
34300 AGDE
Tarif
> tout public > entrée libre, aux heures d’ouverture de l’établissement
Renseignements