Pierre Leroy-Beaulieu Maire d'Agde de 1971 à 1989

Issu d'une famille de grands serviteurs de l'Etat, Pierre Leroy-Beaulieu est né, le 5 décembre 1928 à Paris (16e), il débute sa carrière dans les années 50 comme Secrétaire Général de la Fédération des Industries Mécaniques et Transformatrices de Métaux du Maroc. Puis il devient Conseiller aux Relations Publiques du Syndicat Général de l'Industrie Cotonnière Française. C'est alors qu'il exerce ses fonctions, qu'il s'engage en politique, en présentant sa candidature dans l'Hérault, à l'occasion des Elections Législatives de juin 1968.

Elu Député, il exercera ce mandat jusqu'en 1973, occupant même de 1971 à 1972, la fonction de Secrétaire de l'Assemblée Nationale. Deux ans auparavant, en 1971, il est élu Maire d'Agde et le restera pendant 18 ans. Durant ses trois mandats, il conduit avec détermination le développement du Cap d'Agde aux cotés de la Mission Racine, donnant naissance à l'une des plus importantes stations balnéaires d'Europe. Parallèlement à son mandat local, Pierre Leroy-Beaulieu exerce des fonctions éminentes au sein de cabinets ministériels comme chargé de mission auprès du Secrétaire d'Etat aux Transports de 1973 à 1977 puis auprès du Secrétaire d'Etat à la Francophonie de 1986 à 1988. En 1986, il participe aux côtés de Jacques Blanc à la conquête de la Région Languedoc-Roussillon dont il devient pour six années l'un des Conseillers Régionaux et le Questeur. C'est alors qu'il obtient, à cette époque, de l'assemblée régionale la désignation du Cap d'Agde comme capitale des Jeux Méditerranéens prévus pour se dérouler en 1993. Depuis 1999, Pierre Leroy-Beaulieu était Vice-Président du Groupe des Anciens Députés de l'Assemblé Nationale au sein duquel il était chargé des relations avec la Présidence de la République et le Parlement. Pierre Leroy-Beaulieu était Officier de la Légion d'Honneur, Commandeur de l'Ordre National du Mérite ainsi qu'Officier du Mérite Agricole et des Palmes Académiques.

TROIS MANDATS MUNICIPAUX

C'est en 1971, alors qu'il est député depuis 3 ans, que Pierre Leroy-Beaulieu se présente aux élections municipales agathoises, à la tête d'une liste d'entente démocratique et républicaine pour le renouveau et l'expansion d'Agde. Après une campagne marquée par une longue polémique sur les responsabilités des uns et des autres, dans l'expropriation des terrains utilisés pour l'aménagement du Cap d'Agde, au soir du 1er tour, les trois listes en présence se retrouvent quasiment à égalité avec un léger avantage pour celle de Pierre Leroy-Beaulieu dont les candidats devancent ceux de la liste d'Union de la gauche conduite par Paul Balmigère, la liste de défense et administration de la ville d'Agde, ayant à sa tête Pierrick Lapeyre, étant quant à elle légèrement décrochée.
Au second tour de cette élection qui se joue au scrutin de liste majoritaire avec possibilité de panachage, c'est la liste de Pierre Leroy-Beaulieu qui l'emporte largement face à ses deux opposantes qui n'ont pas réussi à fusionner.
De fait, le conseil municipal, nouvellement élu est quasiment monocolore puisque seuls quatre élus de gauche sur vingt sept, dont Paul Balmigère, siègeront désormais dans l'opposition. La semaine suivante, Pierre Leroy-Beaulieu est élu Maire d'Agde, Louis Bentajou, 1er Adjoint et Laurent Antoine, 2ème Adjoint.
En 1977, seules deux listes se retrouvent opposées dans une campagne largement politisée et marquée par les enjeux nationaux. La liste d'Union de la Gauche, menée par le communiste Claude Rouquairol, voit dans l'élection municipale à venir une étape importante de la progression de la gauche en France vers le pouvoir, notant qu'à cette occasion, c'est la première fois qu'en Agde socialistes, communistes et radicaux s'opposent ensemble à la droite.
Pierre Leroy-Beaulieu, à la tête d'une liste que l'opposition qualifie de Giscardienne, s'il considère en s'adressant aux Agathois « qu'en votant pour Agde, vous ferez, en même temps, un choix de société », préfère toutefois mener une campagne axée sur la gestion et la modernisation de la cité. Le 13 mars 1977, c'est l'ensemble de la liste d'entente républicaine pour la gestion et le progrès de la commune d'Agde qui l'emporte ; les trois candidats les mieux élus étant dans l'ordre Marc Serven, Claude Cadenat et Raymond D'Ettore. Pierre Leroy-Beaulieu est donc réélu Maire d'Agde à l'unanimité des votants avec pour 1er Adjoint André Bernard, pour 2ème Laurent Antoine et pour 3ème Raymond D'Ettore.
Enfin, Pierre Leroy-Beaulieu est élu une dernière fois en 1983 lors d'un scrutin qui voit s'opposer au premier tour quatre listes, dont celle menée par son ancien premier adjoint André Bernard, à la tête d'une équipe apolitique et deux autres listes de gauche, l'une qui réunit socialistes et radicaux autour d'Emile Galibardy, l'autre étant exclusivement composée de communistes et conduite par Claude Rouquairol. Le 6 mars, Pierre Leroy-Beaulieu arrive largement en tête avec près de 48 % des votants devançant André Bernard (19 %) et les listes Rouquairol et Galibardy (16 % chacune). Entre les deux tours, André Bernard, n'ayant pu rassembler autour de lui l'opposition, choisit de se retirer, laissant les deux autres listes de gauche fusionner. Et au soir du second tour, c'est la liste de Pierre Leroy-Beaulieu qui l'emporte avec 57,29 % des voix, après une campagne qui aura été largement marquée par les polémiques engagées autour de la 3ème tranche d'aménagement du Cap d'Agde et déjà la réhabilitation de la vielle ville. Pierre Leroy-Beaulieu est donc réélu une dernière fois Maire d'Agde avec à ses côtés comme 1er Adjoint Guy Tourreau qui est depuis l'année précédente le Conseiller Général du canton et à nouveau comme 2ème et 3ème Adjoint Laurent Antoine et Raymond D'Ettore.

Un développement qui nécessite des investissements importants

En 1971, Agde est une ville de près de 8000 habitants qui commence à vivre une révolution qui se déroulera progressivement, mais inexorablement durant les 3 mandats de Pierre Leroy-Beaulieu : la construction de « l'Unité Touristique du Cap d'Agde ». Si cette dernière est pilotée directement par le gouvernement au travers de « la Mission Racine », elle implique directement la ville, le Maire d'Agde, n'ayant pas l'intention d'être un acteur secondaire dans la mise en œuvre de ce projet déterminant pour l'avenir des Agathois. Pierre Leroy-Beaulieu n'aura de cesse de contrôler tout ce qui se fait sur la commune, notamment en forçant le gouvernement à intégrer les Maires au sein des instances décisionnelles, pour Agde, la SEBLI (Société d'Equipement du Biterrois et de son Littoral).

Au début des années 70, l'emprunt est le moteur de la politique de Pierre Leroy-Beaulieu. La tâche est difficile en cette période de forte expansion de la ville. D'un côté les rentrées d'argent restent stables, de l'autre les investissements publics sont absolument nécessaires pour assurer la mise à niveau et d'Agde pour accueillir son nouveau quartier, le Cap d'Agde. Ainsi en 1976, période déjà difficile économiquement sur le plan national, le budget primitif est en déficit pour la première fois de sa mandature, de près de 6 millions. Mais, Pierre Leroy-Beaulieu veut aller vite. Une disposition du Code des Communes, l'article L 122-20, lui permettra dans certains domaines précis de prendre des décisions sans avoir besoin du vote du Conseil, qui simplement « prendra acte » ultérieurement. C'est une procédure qui sera, en conséquence fréquemment utilisée.

La ville devient une station balnéaire

Le 4 juin 1971, la ville est classée « Station balnéaire ». La population saisonnière est désormais comptabilisée. Aussi, aux 10 000 habitants à l'année, viennent s'ajouter 80 000 résidents durant la saison estivale. En avril 1972, on dénombre déjà 12 000 habitants permanents, 30 000 supplémentaires en juin et septembre et 80 000 en juillet et août. Les décomptes de juin 1974 donnent 29 789 habitants, en moyenne arithmétique prenant en compte la population sédentaire, les logements locatifs construits depuis 1968, les campings, les mini-campings, les colonies de vacances et les chambres d'hôtels. Ainsi la ville peut prétendre à un classement dans la catégorie des villes de 20 000 à 40 000 habitants et à un personnel de mairie porté à 212 agents, autorisation accordée par le Ministre de l'Intérieur, Michel Poniatowski, le 18 octobre 1974. Une autre implication du classement en station balnéaire est la possibilité qu'elle offre de percevoir la taxe de séjour. Elle sera prélevée dans un premier temps et jusqu'en 1976, du 1er mai au 30 septembre, puis toute l'année, entraînant une augmentation de 25% de recette, bien utile pour faciliter l'amortissement des travaux du Cap d'Agde. Ce classement ouvre également d'autres perspectives. Pierre Leroy-Beaulieu pense déjà en 1976 à « la création d'un Casino dans l'Unité Touristique du Cap d'Agde (qui) permettrait notamment l'apport de revenus (…) à la commune toute entière ainsi qu'une animation permanente ».

Un nouvel Hôtel de Ville

Les services administratifs n'ont dès lors cessé de croître. Pierre Leroy-Beaulieu déclare en 1982 : « La Mairie actuelle ne suffit plus à faire face au développement normal de ses services administratifs ». 3650 m² de locaux sont disponibles pour 5 millions de francs avec la vente de la Caserne Mirabel inoccupée par l'armée et aliénée par l'Etat en septembre 1982. Une étude d'intégration est élaborée ainsi qu'un concours d'architecture. Le grand déménagement a lieu en 1986 et la nouvelle mairie inaugurée le 11 mai 1987 par le Ministre de l'Intérieur, Charles Pasqua.

Des équipements scolaires qui s'adaptent à l'évolution démographique

« Faire face » est l'expression qui qualifie le mieux la réponse faite à l'explosion démographique que connaît la ville dans les années 70 et 80. Les inscriptions dans les établissements scolaires explosent, et les constructions d'écoles prennent une part prépondérante dans le budget.

En cette année 1971, l'urgence réside dans les écoles primaires et maternelles. En effet, « la population du Grau d'Agde dispose d'une école primaire (de 2 classes), mais aucun local scolaire ne peut accueillir les enfants en âge de fréquenter l'école maternelle ».

De plus, une circulaire du 22 juin 1971 du Ministère de l'Education vient perturber le fonctionnement des écoles Agathoises en imposant la mixité dans les écoles publiques. Le choix est clair c'est la mixité ou la fermeture pour la rentrée 1972. En urgence, on aménage les locaux des écoles en adaptant les sanitaires à Jules Ferry et Anatole France. Au Grau d'Agde, la Mairie prudente achète, en 1975, les terrains attenants à l'école et prévoie déjà son extension, ce qui sera réalisé avec l'implantation de préfabriqués en 1979. Mais ces nombreux aménagements ne suffisent naturellement pas et, très vite, la création de nouvelles écoles s'impose.

La construction de l'école Albert Camus

En septembre 1971, le Maire annule la vente de terrains initialement prévus pour recevoir des HLM et situés respectivement au niveau du réservoir, route du Cap (Cave Coopérative) et au Grau d'Agde. « Ces terrains s'avèrent impérieusement nécessaires pour la satisfaction des besoins scolaires en cours, or il est difficile, sinon impossible de se procurer ceux-ci à l'intérieur des périmètres d'agglomération dans les points recherchés en raison de la rareté des espaces libres. » En février 1972, l'inspecteur d'Académie donne son accord pour la construction d'un ensemble de 5 classes primaires et de 2 classes de maternelle route du Cap d'Agde. Le projet est confié à l'architecte Bremond en avril 1973 qui y ajoute, en raison de l'évolution rapide des besoins, une salle polyvalente et une classe supplémentaire. Crise pétrolière de 1973 oblige, le chauffage prévu au fioul passe au gaz. L'école est terminée en 1976 et le Conseil Municipal la visite le 26 juillet. Sur proposition du Dr Laurent Antoine, elle sera appelée Albert Camus. Et dès 1977, elle bénéficie des services de la restauration scolaire et est encore agrandie d'une classe maternelle.

Une école au Cap d'Agde

Paradoxalement l'école primaire mixte, installée dans la ferme de la Clape (le Musée de l'Ephèbe actuel), a été expropriée par l'Etat dans le cadre de l'aménagement du Cap d'Agde. « Il y a donc lieu de solliciter la programmation d'un nouvel établissement correspondant aux besoins et techniques modernes. L'effectif actuel de l'école du Cap d'Agde est composé de 56 élèves répartis en deux classes. Pour 1975, 70 élèves sont attendus. Un groupe de 5 classes primaires et de 2 classes maternelles, ainsi qu'un restaurant scolaire sont déjà nécessaires, compte tenu des 2500 habitants sédentaires prévus au Cap Agde par les urbanistes. » En raison de la particularité de l'environnement, le projet sera piloté par la SEBLI et l'architecte choisi, celui du Cap d'Agde : Jean Lecouteur. Entre temps, en 77, une maternelle et une primaire supplémentaires sont ajoutées au projet dont la réalisation sera achevée en janvier 1980. Deux noms sont proposés : Georges Pompidou, par le Maire et Arthur Rimbaud par le Dr Antoine, c'est finalement Jules Verne qui sera retenu le 14 février 1980. Elle sera agrandie en 1981, d'une classe primaire et de 2 classes maternelles. La cour est aménagée en septembre 1981. Au début des années 80, de nouvelles classes seront à leur tour aménagées.

De nouveaux établissements

Une fois de plus c'est l'urgence de la situation qui imposera les choix d'aménagement d'une nouvelle école maternelle sur un terrain de 2700 m² en avril 1977. « Il faut prévoir d'urgence la construction de ce groupe scolaire de type industrialisé, la proximité de la future rentrée scolaire ne permettant pas la construction en matériaux traditionnels ». En 1982, cette annexe de l'école Albert Camus devient officiellement l'école Jacques Prévert. En 1984, une nouvelle école est mise en chantier après l'achat de 5631m² de terrains situés au Domaine de Trédos. Dans ce secteur nouvellement développé, entre les 7 Fonts et la Caserne Mirabel, sont prévus 3 classes maternelles et 5 classes primaires. Le 27 mars 1987, elle est baptisée du nom de Frédéric Bazille, peintre impressionniste français, né à Montpellier en 1841.

L'agrandissement du Collège

Conformément à la lettre du 27 juin 1966 adressée au Maire par le Ministre de l'Education, le lycée et le collège, alors administrativement unifiés voient, en 1971, leurs statuts modifiés. Le 1er cycle devient Collège d'Enseignement Secondaire (CES). Et dans la foulée, ce CES, qui n'existe que depuis 4 ans et a une capacité de 600 élèves, doit être agrandi. On sait déjà que « dans un avenir assez proche, le CES devra répondre aux caractéristiques d'un CES de 1200 élèves ». Le 7 juin 1971 le principe de l'extension est acquis par le Préfet et un terrain limitrophe au CES est prévu à cet effet. Pour la rentrée 1973, la ville fait l'acquisition de préfabriqués : 4 pour les 3èmes, 5 pour les classes dites de « transition », 2 pour les CPPQ. A partir de la rentrée 1972, le redécoupage de la carte scolaire ajoute aux élèves agathois, ceux de Marseillan et l'on crée une section d'éducation spécialisée, soit encore 120 enfants qui viennent grossir les effectifs. Entre temps, le projet d'extension avance. La Ville fournira le terrain et en assurera la desserte extérieure. A cet effet, une convention Ville - Etat est signée. Le projet étant une extension du collège existant, on fait appel aux services de l'architecte initial qui utilise le même « procédé de fabrication industrialisé de la Sté SMBI à dominante métal (…) car il s'agit d'adjonction à des bâtiments déjà existants ». Entre temps la fréquentation augmente encore, avec l'ajout des 96 élèves de la Section d'Education Spécialisée (SES) qui devraient s'installer sur un terrain de 2835m² situé à proximité du CES. Afin de mieux répartir les frais de fonctionnement de l'établissement entre les communes dont sont issus les élèves, Pierre Leroy-Beaulieu lance en 1974, l'idée d'un Syndicat de Communes, qui sera créé en 1977 avec Bessan, Marseillan et Vias. Enfin, en vertu de la Loi du 22 juillet 83, le collège est transféré au Département. Le 28 mai 1988, le collège, après 20 ans d'existence, est baptisé du nom de René Cassin.

Une ville sportive qui s'équipe

C'est avec la construction du stade omnisports, un projet d'envergure qui lancé en février 1972 pour accompagner le développement du collège. Il comprend, dans un premier temps, une aire de petits jeux, 2 pistes de saut en hauteur et une piste de vitesse à 5 couloirs. Mais très vite est programmé l'aménagement d'une aire de petits jeux, des terrains de tennis, des terrains de football et de rugby, des tribunes couvertes ainsi que la construction d'une piscine couverte, des parkings et des voies de circulation supplémentaires. La maîtrise d'œuvre de l'ensemble du projet est confiée à la DDE.
La ville se porte candidate pour une piscine dite « Tournesol » dans le cadre du plan « Mille Piscines » que prévoit la circulaire du 6 janvier 1972 du Ministère de la Jeunesse et des Sports. La construction de l'équipement est achevée en novembre 1975. Très rapidement, une école de natation s'y installe.
La Première tranche de travaux, lancée en 1973, prévoit la réalisation du plateau scolaire, de 2 courts de tennis et du stade. La 2ème tranche est mise en route en décembre 74. Elle concerne la maison du gardien, les axes de circulation, les finitions des aires de jeux, les bordures du stade, les clôtures, les équipements et les espaces verts En février 1978, c'est au tour des vestiaires et des tribunes d'être construits. En 1982, le Stade prendra sa dénomination de Louis Sanguin.
Par ailleurs, dès mai 1972, la ville se penche sur l'amélioration des installations existantes. C'est ainsi que la Halle aux Sports (le gymnase Henri Molinié) se voit doté de nouveaux vestiaires et d'un système de chauffage plus adapté. Dès 1980 est envisagée la construction d'un deuxième gymnase avec un parquet en hêtre. Il s'agit du gymnase Philippe Charrin prévu pour ouvrir ses portes en 1989.

La préservation difficile du patrimoine agathois

Sous la municipalité précédente, le bâtiment de l'ancien Evêché avait été prévu pour accueillir un musée d'archéologie sous-marine, création préalable au retour de l'Ephèbe exposé à cette époque, au Louvre. Mais en novembre 1972, la faisabilité du musée dans ce lieu semble incertaine en raison de « l'état de délabrement de l'immeuble communal de la place Jean Jaurès. Une partie de la toiture s'est effondrée et la mise hors d'eau est nécessaire ». Denis Fonquerle, Président du GRASPA propose de prendre l'immeuble en location afin d'accélérer les procédures. En février 1973 une autre solution se présente qui sera vite abandonnée : loger le musée dans l'immeuble nouvellement acquis de la Calade. C'est donc à la place Jean Jaurès, qu'en 1974, les travaux d'aménagement commencent, mais la société qui les entreprend est obligée de les stopper « à la suite de désordres importants apparus sur le bâtiment ». Parallèlement, la SEBLI annonce qu'elle, souhaite établir un projet culturel dans l'ancienne ferme de la Clape. Mais, en août 1980, Pierre Leroy-Beaulieu défend encore le choix du bâtiment initial : « Il convient d'envisager d'urgence sa consolidation. La première phase de travaux pourrait donc comporter le maintien et la consolidation intérieure de la façade classée qui donne sur l'Hérault, la reprise ou la démolition (…) des 3 autres murs, la construction de 3 planchers en béton armé pour consolider l'immeuble et la réfection de la toiture qui s'est dégradée et affaissée en divers endroits ». Ce projet est alors soumis à l'accord des Bâtiments de France. Entre temps, en décembre 1981, l'entreprise chargée des travaux est placée en règlement judiciaire. La ville cherche donc une société pour reprendre le chantier rapidement. Malheureusement, les travaux ne seront pas repris et le bâtiment exposé aux intempéries sera finalement détruit jusqu'au niveau du rez-de-chaussée le 19 avril 1982.

Les travaux de restauration

Les premiers travaux de restauration du patrimoine lancés par la municipalité concernent, en 1975, la cathédrale Saint-Etienne. Toutefois, quelques années après, en 1984, on découvre que « l'angle de la nef subit un mouvement de translation vertical par rapport au corps du bâtiment. Un fissure visible sur la façade surplombant l'Hérault se prolonge à l'intérieur du bâtiment ». L'Architecte des Bâtiments de France ordonnera une restauration des arcs de mâchicoulis.

En novembre 1976, c'est le barrage dit « de la chaussée du Moulin » (des Evêques) qui pause problème. Il « présente des désordres importants. Sa rupture aurait pour la commune des conséquences graves en ce qui concerne la navigation, l'irrigation et l'alimentation en eau potable ». Or, ce bien est privé, inclus dans l'appartenance du Moulin des Evêques. En 1963, EDF, qui s'en servait pour fabriquer de l'électricité, l'a vendu à la Société Delanaise pour en faire une conserverie de poisson. Celle-ci n'ayant pas l'utilité du barrage acceptera, à la demande de la Ville, de le céder gratuitement en 1976, à l'Etat et de participer aux travaux de remise en état à hauteur de 50%.

Le Ciné Vox transformé en ce qui sera plus tard la Salle Molière connaît lui aussi des problèmes. « A la suite de certains travaux entrepris à l'intérieur (…), des fissures importantes sont apparues dans les murs périphériques donnant sur la rue Honoré Muratet et la place Molière. Malgré des travaux de consolidation, des témoins mis en place, se sont fissurés à plusieurs reprises, de sorte que l'on peut penser que l'immeuble du Vox travaille dangereusement et pourrait (…) s'effondrer ». D'importants travaux de renforcement du mur sont entrepris en 1977 à l'occasion desquels une ancienne crypte sera découverte. Depuis un coffrage de béton soutient le mur ouest de cette ancienne chapelle.

Dans la nuit du 27 au 28 octobre 1979, un pan de mur des remparts s'effondre sur l'Hôtel des Postes et selon les Bâtiments de France : « Les remparts risquent de disparaître à leur tour. Les édifices surplombant le rempart effondré sont en état de péril ». La Ville les achète donc et programme une reconstruction générale de l'ouvrage comprenant la consolidation générale, la restauration du chemin de Ronde et des contreforts et la création d'un contre-mur en béton armé à la base de l'immeuble conservé. A la suite de quoi, la Ville entame, en 1981, la procédure de classement aux « Monuments Historiques ».

Enfin, Pierre Leroy-Beaulieu sera à l'origine de la demande d'inscription du Fort Brescou à l'Inventaire des Monuments Historiques. Ce qui a des conséquences humoristiques au regard du site comme l'interdiction de tout panneau publicitaire et de tout camping dans un rayon de 100 m à partir du lieu.

La modernisation de l'outil économique

La création de la Zone Industrielle des 7 fonts

La création d'une zone industrielle apparaît très vite comme une nécessité pour « permettre le regroupement hors agglomération des artisans dont les installations se trouvent disséminées en ville. » La Municipalité fait, dans cette optique, le choix des espaces encore vierges situés en périphérie, à proximité de la route de Sète. Le projet est mis à l'enquête publique en novembre 1971. Dès l'année suivante, commence l'achat de terrains complémentaires à ceux que possède la Ville. Rapidement, celle-ci est obligée de réinvestir pour agrandir la zone jusqu'à la voie ferrée car les lots proposés sont trop exigus. Aussi, cet agrandissement sera dédié aux « industries nouvelles », tazndis que la zone sud sera réservée aux artisans. Afin d'attirer les nouvelles industries, Pierre Leroy-Beaulieu les exonère de patente durant 3 ans. Devant la forte demande exprimée par les entreprises, le Conseil se penche dès 1979 sur la création d'une nouvelle zone de 35 hectares à la Prunette. Pour ce faire la ville « gèle » les terrains par l'institution d'une Zone d'Aménagement Concertée, puis commence à acheter massivement les terres sur le lieu du projet. Toutefois, les instances de la Défense nationale informent la commune qu'elles « s'opposent à la création d'une Z.I. dans ce secteur qui est situé en zone de garde à l'intérieur de laquelle il est interdit de créer des activités industrielles ». En clair, l'armée a peur des perturbations que causerait la ZI au centre d'écoute du « Radar » et la ville se trouve obligée d'annuler le projet, en février 1981 tout en gardant les terrains déjà acquis.
En juillet 1984, devant l'impossibilité de mettre en place une deuxième zone à la Prunette, la ville achètera d'autres terrains afin d'agrandir celle des Sept Fonts.

L'aménagement du port de pêche du Grau d'Agde

Suite à la négociation concernant le pont de la voie rapide (voir plus loin), les pêcheurs donnent leur accord « pour la création d'un port de pêche. Le 29 mai 1972, le Conseil Municipal cherche alors à obtenir de l'Etat l'engagement formel sur sa participation de 50% au financement. L'avant projet de la SMNLR (Société Maritime de Navigation Languedoc-Roussillon) prévoit une première tranche de travaux pour 24 bateaux de 20 mètres, 12 à quai et 12 en couple. La deuxième tranche portera la capacité à 24 bateaux à quai. Pierre Leroy-Beaulieu pense que « le projet actuel est par trop ambitieux, du moins dans l'immédiat. Les finances communales ne peuvent supporter une charge aussi lourde ». Le Conseil se limitera donc à un projet simplifié « répondant aux besoins principaux » soit un quai de 75 mètres et un poste d'avitaillement. Les travaux sont lancés début 1978 et le quai réduit à 65m est terminé en avril 1979. Parallèlement le dossier de création d'une criée est présenté par la CCI de Béziers / St Pons, en novembre 1980.

L'environnement devient une priorité

En avril 1973, le plan d'occupation des sols entérine pour la première fois la désignation de zones inondables. Mais, c'est en 1984 qu'un véritable plan d'exposition aux risques d'inondations sera enfin établi, ce qui aura naturellement des répercussions sur le plan d'occupation des sols et sur certaines activités avec une modification des dates d'ouverture pour les campings installés sur cette zone. C'est ensuite dans le cadre de « la lutte contre la pollution du littoral », que sont définis plusieurs programmes, dont ceux prévoyant l'extension de la station d'épuration et la création de blocs sanitaires, la première intervenant à la plage de Saint-Vincent en 1974. En mars 1973, la ville achète une première machine pour nettoyer les plages, puis une seconde dans les années 80. Les espaces verts du Cap d'Agde sont rétrocédés à la ville en mars 1976, Cette dernière en concède l'entretien au Service Régional d'Aménagement Forestier car elle ne peut les gérer elle-même. Puis, en 1984, la Ville achète à l'Etat les 18 hectares du mont Saint-Loup.

Le traitement des déchets pose déjà problème

En septembre 1972, la société Solep se voit refuser par le Conseil Municipal l'extension de l'exploitation de la carrière de pouzzolane au Petit Pioch qui prendra fin en 1976. Dès 1977, la Ville achète les 12 hectares comble la dépression et l'utilise comme débouché pour entreposer les matériaux inertes, principalement les gravats et décombres, provenant de la construction du Cap d'Agde. En ce qui concerne l'usine d'incinération des déchets ménagers, c'est en 1972, après Vias, au tour de Marseillan d'amener ses déchets à l'usine d'Agde. En décembre 1973, cette usine est mise en concession auprès de la société Triga afin d'en simplifier la gestion. Mais des investissements sont encore nécessaires. En mars 1976, il faut étendre l'usine de broyage afin d'éviter des rejets de déchets à l'extérieur de l'usine dont on, a pu constater « qu'ils partent au vent… ». Forcement tout cela a un coût et la Ville décide en 1977 la création d'une taxe spécifique sur les ordures ménagères puis l'extension de l'usine « pour permettre de régler le problème du traitement à l'horizon 1985 ». Cette nouvelle infrastructure devient opérationnelle le 15 juillet 1980 et offre une capacité de traitement de 200T/jour.

La modernisation de la station d'épuration

Parmi les installations que la SEBLI a construit et remis à la ville figure la station d'épuration qui traite les eaux du Cap d'Agde et progressivement, à partir de novembre 1973, celles d'Agde, du Grau d'Agde et de la Tamarissière. La gestion de cet équipement est confiée à une société spécialisée.
En septembre 1974, des investissements en partie financés par l'Etat, l'Agence du Bassin et la SEBLI permet de faire passer sa capacité de traitement de 35 000 équivalent habitants à 70 000. Par ailleurs, un autre programme de travaux est engagé afin de raccorder la zone naturiste et les plages depuis Marseillan jusqu'à l'embouchure de l'Hérault. Quatre ans plus tard, les capacités de traitement redeviennent insuffisantes et une nouvelle tranche d'investissements permet de passer de 70 000 à 160 000 équivalent habitants. Ces extensions successives et le raccordement de Vias, en 1986, posent un autre problème. Le collecteur qui rejette les eaux traitées en mer à 3500 mètres des côtes s'avère trop petit et les mêmes eaux rejetées dans l'Hérault sont au-dessus des normes acceptables, le débit du fleuve (le pouvoir épurateur) étant trop lent pour les emporter au loin. Il est donc décidé de mettre en place une filière de traitement tertiaire et biologique.

L'acquisition du domaine Saint-Martin

Suite à la liquidation de la Société SIIMA, à laquelle la Ville a ordonné, en vertu d'un arrêt de la Cour d'Appel de Montpellier, de détruire les 48 logements qu'elle avait construit sur le domaine protégé de Saint-Martin, celui-ci devient propriété communale. Cette zone est « destinée à devenir une zone verte permettant d'assurer la protection de la station du Cap d'Agde sur le plan de l'environnement en évitant la prolifération du béton. » En mars 1980 y est mis en place un réseau de lutte contre l'incendie alimenté par le réservoir de Saint-Martin, qui est rénové pour l'occasion et relié au réseau du Cap d'Agde.

La protection des plages C'est en premier lieu, la plage de la Tamarissière, zone réputée très fragile qui fait l'objet, en 1979, d'un projet de plantation. En effet, « si des dispositions de protection ne sont pas prises à brève échéance, le cordon dunaire risque de disparaître, entraînant par là l'envahissement par la mer du camping lors de fortes marées ». Par la suite, un plan d'ensemble d'implantations d'ouvrages de protection sera engagé, après une décision intervenue en en octobre 1980 afin de préserver le littoral agathois. Les premiers brise-lames seront ainsi construits à la plage du Môle, lançant un processus qui nécessitera près de 25 ans de travaux.

Des réalisations qui viennent renforcer le lien social

L'aménagement du foyer de la Calade

La Société immobilière Notre-Dame des Champs met en vente un immeuble, route de Marseillan dont la Ville se porte acquéreur en mai 1972. Il est question d'y loger le Cours Professionnel Polyvalent Rural jusqu'au refus définitif de l'Education Nationale, puis le Musée d'Archéologie sous-marine, avant que l'idée ne naisse en décembre 1975, d'un foyer pour personnes âgées qui s'installerait au rez-de-chaussée. Le projet comprend : « un café bar, une salle à manger, une salle TV, une bibliothèque, une cuisine relais, une permanence sociale, un secrétariat et diverses dépendances. L'aménagement du foyer est terminé en novembre 1976. En 1979, devant l'augmentation des effectifs des employés communaux, c'est le CCAS qui emménage au premier étage, puis en 1981, est créée au 3ème étage, une bibliothèque Municipale accessible par un ascenseur dès 1982 pour répondre aux exigences de la nouvelle réglementation concernant les handicapés.

La construction de la Maison des Jeunes et de la Culture

Le projet est lancé en avril 1981. Un concours d'architectes est organisé en 1984 pour cet équipement qui occupera l'emplacement de l'ancienne gendarmerie, rue Mirabeau. Le projet d'un bâti de 1007 m², des architectes Peyronnet / Charmillot, est choisi et les travaux démarrent en 1986 pour une ouverture de l'établissement en 1988.

Des décisions importantes en matière de sécurité

En avril 73, en raison de l'augmentation des interventions des sapeurs pompiers enregistrés durant la saison estivale précédente, l'effectif de la caserne est porté de 30 à 40 hommes et ceux d'entre eux qui sont employés municipaux sont libérés de leurs obligations professionnelles durant l'été, ce qui ne sera effectif qu'en 1976. Par ailleurs le Conseil décide, après une réunion avec le sous-Préfet et « pour faire face en première urgence aux nouveaux risques créés par la station du Cap d'Agde », l'augmentation de leurs moyens en matériel. En janvier 1982, les effectifs seront portés à 45 hommes. Le 12 juillet 1976 est créée la police municipale qui accueille logiquement dans ses rangs les 8 gardes champêtres qui officiaient déjà sur la ville. En 1982, les effectifs passent à 11 agents et se voient dotés de l'armement en juin 1986. Enfin, suite à la « la décision d'inscrire le projet de construction d'une gendarmerie » le 9 octobre 1978, la ville donnera un terrain viabilisé « route de Batipaume » et récupérera en échange l'ancienne gendarmerie en centre ville, lieu où sera construite la MJC.

Le développement des infrastructures routières

Pour répondre à l'expansion actuelle et future de la ville deux projets sont lancés simultanément en février 72 : la Rocade et la Périphérique. L'aménagement de la rocade, axe qui comprend aujourd'hui le boulevard de Monaco, depuis la route de Sète et le boulevard Georges Pompidou jusqu'à l'Hérault est lancé en juillet 1972. Le périphérique, prévu du Saint-Christ à la zone industrielle de la route de Sète sera établi par tranches dont la première, établie de la route du Cap au chemin du Mont Saint-Loup sera livrée en septembre 1972. Afin de relier la voie express à la route du Grau d'Agde, une deuxième tranche, le futur boulevard des Lucioles, est aménagé à partir de 1979 de la route du Grau d'Agde jusqu'à l'échangeur de la Guiraudette. Parallèlement le tronçon Zone Industrielle - chemin du Mont Saint-Loup est terminé en 1986. La ville s'étend très rapidement et les voiries des nombreux lotissements privés sont, peu à peu, intégrés dans le maillage municipal, tout comme les voies du Cap d'Agde que la SEBLI cède à la ville. Dès lors, il n'y a d'autre solution que déléguer certains services que la ville assurait jusque là. Le nettoyage des rues passe à la société STAN et la maîtrise d'œuvre de certains travaux à la DDE. En 1979, Pierre Leroy-Beaulieu décide que les lotisseurs participeront désormais aux dépenses d'équipement public par le versement anticipé de la totalité de la taxe locale d'équipement. Par ailleurs, une étude leur état sera faite avant chaque versement à la voirie communale des voies des lotissements.

La création de parkings

C'est en novembre 1971 que naissent deux grands projets : la création du parking de la Calade pour lequel des études sont lancées par les services maritimes de navigation (car l'espace sera gagné sur l'Hérault) et celui de 118 places que constitue l'actuelle place du Cdt Vibert au Grau d'Agde.
Le parking de la Calade nécessite la construction d'une digue de protection. Il ouvre en septembre 1973. Le terrain gagné sur l'Hérault sera, quant à lui, vendu à la Ville pour le Franc symbolique par les services maritimes en 1977. Pour celui du Grau d'Agde la Ville achète des terrains en janvier 73 pour lancer les travaux dans la foulée. Enfin, le 1er février 1974, la ville achète une maison, une chapelle et le jardin de la route de Marseillan pour transformer l'ensemble en parking C'est l'actuel parking Mirabeau dont l'aménagement est lancé en novembre 1983. Une autre décision vient faciliter le stationnement en centre ville, celle qui consiste à ouvrir, durant les mois d'été, à partir de 1971, le stade Jean Roger aux véhicules. Si la municipalité crée nombre de parkings gratuits, elle décide dans le cœur de Ville de mettre en place des parcmètres, le stationnement, au sein du quartier devenant de plus en plus difficile.

La mise en place de transports collectifs

« En raison du développement important de la commune d'Agde et de l'Unité Touristique du Cap d'Agde, il serait souhaitable de créer un service public de transports de voyageurs », c'est ce que déclare le Maire en juillet 1973. Ce service sera assuré par l'entreprise Genieys, seule intéressée, avec une concession de 15 ans.
Par ailleurs, le ramassage scolaire est mis en délégation aux sociétés Genieys et Serres et ce, selon les itinéraires empruntés.

La construction du Cap d'Agde

La Ville reprend la main sur le développement de la station. Comme nous l'avons précisé plus haut, Pierre Leroy-Beaulieu a fait, dès le début de sont mandat, en sorte que le Conseil Municipal d'Agde soit plus largement impliqué dans les décisions prises concernant l'aménagement du Cap d'Agde. Ainsi, à l'occasion de la présentation du Plan d'Occupation des Sols de la deuxième tranche, le 20 décembre 1974, le Conseil apporte plusieurs modifications qui concernent « le Vieux Cap » (l'Avant Port, l'Ile des Pêcheurs et la Grande Conque). Ainsi, le bâti existant sera conservé sauf volonté contraire des propriétaires. C'est aussi lors de l'examen du projet qu'est annulée la construction d'un hôtel sur le promontoire de la Grande Conque.

Dès 1976 est lancée la réalisation de la 3ème tranche, qui concerne l'Ile des Loisirs et Richelieu-Rochelongue, mais aussi l'urbanisation du mont Saint-Martin. Cela commence par l'élaboration d'une ZAC (Zone d'Aménagement Concerté), procédure désormais obligatoire pour définir l'aménagement de ces 200 hectares prévus pour recevoir 20 000 lits. En effet dans ce périmètre figure « le terrement de Rochelongue pour lequel aucun accord n'est encore intervenu quant au modalités d'aménagement, entre la commune, les propriétaires concernés et la Mission Interministérielle». La méthodologie appliquée ici consiste à diviser cette 3ème tranche en sous tranches. Ce n'est donc qu'en 1980 que le projet est présenté pour la zone Richelieu. Sont prévus 12 877 lits sur 12 hectares, 10 800 m² de superficies commerciales, un ensemble nautique et un plan d'eau où viendra s'installer, en 1984, Aqualand, des plages élargies et prolongées d'espaces verts, une coupure verte de 9 hectares et surtout, la définition d'une surface minimum pour les logements qui doit être de 25 m², chaque programme devant en comporter un maximum de 33%. L'action de la Mission Interministérielle prend fin le 31 décembre 1982, celle de la SEBLI, le 30 avril 1983, la ville reconduit la SEBLI dans sa mission de manière annuelle, en effet le Cap d'Agde est loin d'être terminé.

Auparavant, c'est en mai 1974 que la ville récupère en sous concession de la SEBLI, la gestion du port du Cap d'Agde. Elle se penche immédiatement sur la création d'un poste d'avitaillement car « il est incontestable que les possibilités d'avitaillement en carburant faciliteraient les plaisanciers ». Puis c'est en 1981 que la ville récupère la Zone Technique, les sanitaires, les transformateurs, les blocs électriques,… soit 14 803m² d'installations portuaires.

L'aménagement de la voie express

Le tracé initial prévoyait non pas une, mais deux routes : une au Nord de la ville et une autre au Sud, formant comme une rocade circulaire autour d'Agde. Au fil des négociations et visiblement pour des raisons budgétaires, la SEBLI abandonne le tronçon Nord et rogne sur la hauteur du pont à construire sur l'Hérault pour le tracé sud. Pierre Leroy-Beaulieu « s'oppose formellement à la construction d'un pont sur l'Hérault interdisant l'accès des bateaux de pêche et autres dans le port actuel ». Le Conseil Municipal « est d'avis que le projet de voie rapide contournant Agde par le Nord répondrait mieux aux intérêts de la commune. » Après explications de la DDE, le tracé sud est finalement accepté, sous réserves que le tirant d'air du pont soit porté à 14 mètres, que les échangeurs Tamarissière, Agde, Grau d'Agde, Saint-Vincent, Rochelongue et Cap d'Agde soient réalisés simultanément, que les chemins actuels soient maintenus en passages dénivelés (ponts), que le pont soit établi à titre définitif avec 2 chaussées de 7 mètres de large, ce qui double l'emprise initialement prévue. Le 17 septembre 1971, le Préfet revient sur certains des points évoqués. L'échangeur Rochelongue sera abandonné en raison des servitudes radio électriques du Centre d'Ecoute des Champs Blancs. Le doublement sera réalisé en deux phases (dans les faits, ce ne sera pas le cas)et l'échangeur Tamarissière sera effectué ultérieurement. Le 5 mai 1972, est évoqué en Conseil l'avis de l'ingénieur en chef du Service Maritime qui revient sur la hauteur du pont, précisant qu'un tirant d'air de 10 mètres, permettrait une économie de 50%.» Cette économie autorisant la création d'un port de pêche en aval, ce que le Conseil accepte sous réserves de l'accord des corporations de pêcheurs. Le 8 janvier 1973, au vu de l'émotion que soulève le projet de construction du pont au sein d'une partie de la population agathoise, le Maire tente de renégocier avec les services de l'Etat qui invoquent le plan d'urbanisme directeur qui avait été approuvé par l'ancienne municipalité et sur lequel figurait la voix sud. Le Conseil Municipal demande toutefois à l'administration de « revoir l'ensemble de l'étude de desserte ainsi que les moyens financiers nécessaires à cette réalisation ». Un commissaire enquêteur est nommé qui, dans son rapport final, donne préférence au tracé sud. Le Conseil, dans un souci de rapidité et d'apaisement décide alors d'entériner le projet. Et c'est en juin 1977, que le pont de la Voie Rapide est ouvert à la circulation. Il est long de 450 mètres et sa chaussée est large de 10,5 mètres, offre 12,50 mètres de tirant d'air.

De nouveaux équipements

« La station du Cap d'Agde était jusqu'à présent dotée de moyens matériels très légers, ce qui interdisait tout spectacles d'une certaine ampleur faute d'équipement suffisant permettant de rentabiliser les spectacles ainsi organisés. La SEBLI envisage de passer à un équipement définitif par la réalisation d'une salle de spectacles bien équipée pouvant être utilisée tout au long de l'année et par la réalisation d'un théâtre de verdure destiné à permettre l'été, l'organisation de spectacles attirant un public important ». C'est le 26 mars 1976 que Pierre Leroy-Beaulieu fait cette déclaration qui va déboucher sur la construction de deux équipements majeurs : les Arènes et le Palais des Congrès du Cap d'Agde qui voient le jour respectivement en 1978 et 1981. C'est l'âge d'or des Arènes qui, au tournant des deux décennies accueillent Johnny Halyday, Coluche, Thierry Le Luron, Santana, Ella Fitzgerald et le « Carré d'As » qui réuni, plusieurs années de suite, la fine fleur du tennis mondial.

La création de l'Office Municipal de Tourisme

L'OMT est créé le 28 décembre 1978 et se voit chargé de gérer les équipements touristiques : Arènes, Palais des Fêtes d'Agde, Palais des Congrès, etc… Un Conseil d'Administration est mis en place comprenant 15 membres dont 9 professionnels.. En mars 1980 est décidée la construction par la SEBLI de la Bulle d'Accueil, selon les plans de l'architecte Jean Lecouteur, L 'établissement ouvre pour le week-end de Pâques 1981. Il est animé initialement par la SEBLI et, à partir de 1984 par l'OMT qui s'y installe.

L'Ephèbe rejoint le nouveau Musée de la Clape

La SEBLI souhaite, en 1978, établir un projet culturel dans l'ancienne ferme de la Clape. Le projet retenu est présenté en 1982 comme « destiné à porter témoignage des richesses archéologiques locales ». Une commission est créée qui comprend l'Escolo dau Sarret, le Syndicat d'Initiative d'Agde, la MJC, le GRASPA et le GRAA afin d'étudier les modalités de mise en œuvre du projet. Après que le choix du bâtiment situé en Centre Ville pour le recevoir ait été abandonné, le Musée d'archéologie sous-marine sera finalement installé dans cette ancienne ferme du Cap d'Agde. En 1984, un poste de Conservateur est créé à la suite d'une visite de la délégation du Ministère de la Culture. La construction est terminée en 1984 et Pierre Leroy-Beaulieu lance son combat pour le retour de l'Ephèbe qui aboutira le 23 mai 1987. Près de 15 000 visiteurs viendront le voir dans son nouvel écrin durant les 2 jours de fête organisés à cette occasion.

L'aménagement du golf

L'une des dernières réalisations mise en chantier sous la mandature de Pierre Leroy-Beaulieu concernera la création du Golf du Cap d'Agde. L'avant projet de 40 hectares est présenté en septembre 1981. Sont mobilisés 29 hectares provenant du domaine Saint-Martin nouvellement acheté et 10 hectares acquis à des particuliers. En fait ce sont près de 35 hectares, qui seront achetés de 1981 à 1984, le périmètre du golf ayant été porté à 75 hectares. L'étude de faisabilité est confiée au Groupe Jack Nicklaus et les premiers golfeurs pourront pratiquer les greens dessinés par Ronald Freem dès 1988, soit un an après le lancement des travaux.