Un peu d'histoire

Les Agathois, champions d’hier et d’aujourd’hui

Les archives municipales d’Agde témoignent de l’ancienneté des tournois nautiques en Agde, bien avant Richelieu.

Un extrait des comptes du collecteur des impôts d’Agde datant de 1594 (à ce jour, le plus ancien document répertorié aux archives municipales sur les joutes agathoises), atteste, en vieux français, que "la communauté a payé trois écus et vingt sols pour la location des barques de joutes à deux particuliers".

Un autre document, de 1598 cette fois, note que quittance a été donnée de 9 écus et 20 sols à un Agathois pour avoir nourri les rameurs des joutes avec du pain, du vin et un mouton, le jour de la Pentecôte et le lendemain…

Le coût des joutes explique pourquoi ce qui fut longtemps la distraction préférée des Agathois aux beaux jours était chose rare et précieuse.

Aujourd’hui encore, si les barques sont devenues propriété des jouteurs, jouter ne va pas sans dépenses d’énergie et d’argent. Il faut, comme aux siècles passés, payer les rameurs, les musiciens, gérer l’intendance d’une fête d’apparat, où s’exprime la fierté. Regardez comme ils sont heureux les jouteurs, dans leurs tenues toute blanche, de quoi faire une sacré "pub" pour une lessive.

Histoire oblige, les vieux livres comptables permettent d’imaginer les joutes du temps jadis, mais les joutes sont d’abord des batailles. Une affaire de passion, d’émotion, de moments forts et partagés par les "aficionados", d’histoires de familles intimement liées à l’histoire locale tout court.

Paul Corporon, le premier Agathois vainqueur du Trophée du Languedoc, l’épreuve reine d’Agde, est ainsi le grand-père du Maire d’Agde actuel, Gilles D’Ettore.

Sport enraciné dans l’identité locale, les joutes perpétuent la tradition en la renouvelant en permanence. Tous les jeunes d’Agde peuvent en effet s’y essayer. C’est un excellent moyen pour se mettre dans le bain.

 

Pour en savoir plus...

un ouvrage de référence : "Nos joutes nautiques", chroniques de la Société Nautique des Jouteurs Agathois, du regretté Victor Pouget, publié aux éditions DOMENS à Pézenas (1993)